Adieu Lacan


trailer


extrait

Lacan
Mais pourquoi vous êtes-vous séparés ? Je n’en sais toujours pas la raison, la vraie raison.

Seriema
Je ne voulais pas la séparation. C’est Antonio qui a changé d’idée. Après le second avortement.

Lacan
Il y a eu deux avortements ?

Seriema
Oui. J’ai perdu l’enfant deux fois. La seconde fois, Antonio est devenu comme fou. Il a tout cassé dans la maison puis il a disparu. Il a demandé à un ami de venir chercher ses affaires. Sans envoyer aucun message.

(Seriema détourne le regard. Elle respire profondément)

Seriema
Je voulais qu’il revienne. J’ai attendu trois mois. Rien !

Lacan
Trois mois, c’est long…

Seriema
Alors, j’ai tout fait pour obtenir une bourse d’études. J’ai fait mes bagages et je suis partie… j’espérais qu’il changerait d’idée. Mais toujours rien. J’ai besoin de savoir pourquoi je suis seule, pourquoi j’ai perdu Antonio.

Lacan
Vous ne vous êtes pas séparée, vous avez perdu Antonio.

(Elle change de position et décroise ses jambes)

Seriema
J’ai aussi perdu le Brésil. Je ne savais pas ce que signifiait être une étrangère.


résumé

« Adieu Lacan » évoque l’histoire d’une jeune femme brésilienne, Seriema, qui après deux avortements spontanés et la perspective de perdre son mari, se rend à Paris pour faire une analyse avec Jacques Lacan et découvrir pourquoi elle ne parvient pas à être mère.

Inspiré de l’histoire de Betty Milan, le film est une adaptation de sa pièce Adeus Doutor et de son roman Le Perroquet de Lacan.


historique

Les droits d’adaptation au cinéma de la pièce Adeus Doutor et du roman Le Perroquet de Lacan ont été acquis en 2019 par le réalisateur américain Richard Ledes. C’est David Patrick Kelly qui joue le rôle de Lacan et Ismenia Mendes celui de Seriema. Le film a été produit et réalisé aux Etats-Unis en 2021.

En septembre 2021, pendant la pandémie, le film a fait l’objet d’une présentation spéciale à Paris, au Studio des Ursulines (photo). Un débat où sont intervenus Richard Ledes et Betty Milan s’est tenu à l’issue de la projection (photo).

Plusieurs projections suivies de débats non présentiels ont été organisées par différentes associations de psychanalystes. Au Brésil, l’évènement a fourni le thème d’une journée Adieu Lacan (vidéo) à l’initiative du Corps freudien de l’Ecole de Psychanalyse de São Paulo.

D’autres évènements on-line ont suivi cette année, accompagnés de projections et de débats : à Lisbonne, au Centre portugais de Psychanalyse (4 févier), avec la participation de Maria Belo; à Buenos Aires, au Haeresis (12 mars) et au Lattraduciones (1er avril); à Los Angeles, au  European Journal of Psychoanalysis; à New York à la New York Psychoanalytical Society.

Le film est distribué à l’intention du grand public.
Cliquez ici pour regarder le film.


points de vue

« Dans ce film le temps de l’image et celui de l’écriture fusionnent, et ça donne le « temps de l’analyse » mais en passant par l’art,par le cinéma… »
Richard Prieur, écrivain– à la suite de la projection au Studio des Ursulines

« Le choix des acteurs est excellent — ils sont parfaits. Le choix du noir et blanc pour les scènes d’analyse est judicieux parce qu’il resserre l’attention et donne un effet d’intimité à l’image. On sent mieux ainsi la vie intérieure des personnages. Il y a un effet de symétrie et de balancement intéressant entre le progrès dans l’analyse,qui paraît aller vers une vie vécue en plénitude, et celui de la maladie dont Lacan paraît affecté, que l’on suppose mortelle. Comme si le gain de la santé morale s’obtenait au prix fort : la disparition — au moins
symbolique — de l’analyste. »
Didier Laroque, écrivain – à la suite de la projection au Studio des Ursulines

« Le film se révèle comme un classique. Dorénavant, il est absolument nécessaire que les personnes en formation puissent le voir »
Mario Eduardo Costa Pereira, Corps freudien de São Paulo

« Freud pensait qu’un film ne pourrait jamais transmettre ce qui se passe dans une analyse. Mais je suis sûre que si Freud avait pu voir ce film, il aurait été enthousiaste… Enfin la psychanalyse fait son entrée au cinéma »
Marco Antonio Cortinho Jorge, Corps freudien de Rio de Janeiro

« Un joyau cinématographique. Pour moi, un vrai chef-d’œuvre qui montre avec délicatesse, subtilité et précision ce qu’est une cure analytique et, plus précisément, une cure à la manière de lacanienne »
Mavis Himes, psychanalyste et auteur du livre Le pouvoir des noms

« Du très beau travail. Très sensible et ouvrant beaucoup de perspectives, en psychanalyse et ailleurs »
Fernanda Pulido Reis – Centre portugais de Psychanalyse (CPP-ALI)